De la Vie sur Mars !!!



Début Aout, la nouvelle a fait l'effet d'une bombe : de la vie sur Mars !
La découverte d'une possible vie fossilisée dans une météorite retrouvée en Antartique a relancé le débat depuis longtemps ouvert sur nos cousins martiens.
Avant de passer en revue les conséquences d'une telle découverte, il convient de mieux connaitre les faits en eux-memes.

Historique

Tout a commencé il y a 4,5 milliards d'années lors de la formation de notre système solaire. Mars deux fois plus petite que la Terre et a une distance du Soleil plus grande, disposait d'une atmosphère conséquente de gaz à effet de serre. Sa température de surface clémente a permis, comme sur Terre, l'apparition de rivières, de fleuves, voires même d'océans d'eau liquide. A cette époque, tout laisse à penser qu'une forme de vie a pu apparaitre et se développer comme cela se produisait déjà sur Terre.

Les plus anciennes formes fossiles de vie sur Terre sont datées d'environ 3,8 milliards d'années soit très peu de temps apres le refroidissement de la planète et surtout à la même époque où l'eau liquide existait sur Mars ! Les conditions similaires des deux planètes laissent à penser que la vie aurait pu apparaitre à la même époque.
Peu a peu, l'atmosphère de Mars s'est refroidit du à sa gravité plus faible et à un éloignement au Soleil plus grand. L'eau a commencé à se raréfier et finalement à disparaitre sous sa forme liquide. On pense qu'une grande partie se trouve encore sur Mars sous forme de glace dans la calotte polaire sud, de permafrost dans le sous-sol, voire même d'eau liquide dans les profondeurs de la planète. Cet eau souterraine abritant peut-être encore quelques oasis de vie ou celle ci continuerait a se perpétrer à l'abri des dangereux rayons ultra-violet du Soleil.

Il y a 16 millions d'années, une cométe ou un astéroide a percuté Mars et a propulsé quelques échantillons martiens dans l'espace. Ceux-ci, après une trajectoire qui les conduisait à la Terre, sont venus percutés notre planète au niveau de l'Antartique il y a près de 13 000 ans.
En 1984, une équipe 'chercheurs de météorite' découvre cette météorite sans signe distinctif des autres et la nomme ALH84001.
En 1993, lorsque les techniques d'analyse non destructives sont finalement devenus opérationnelles, la météorite commence à nous livrer ses secrets et en premier lieu son origine : Mars !

En effet, la similitude de composition isotopique entre cette roche et les analyses effectuées par les sondes américaines Viking sur Mars est frappante et suggèrent donc une origine martienne.
(PS : d'autres météorites se sont avérées être des roches lunaires après analyses).
ALH84001 fait donc partie du groupe des 12 météorites dont la provenance suggère une origine martienne.

Les indices

Il y a deux ans, David McKay de la NASA, décide d'entreprendre l'analyse de certaines de ces roches grace aux progrès apportés par un appareil de spectrocospie à transmission électronique. Ce que ces analyses suggèrent, c'est la présence d'une forme de vie fossilisée !!!

Dans les fractures, McKay note des globules carbonés de couleur orange-marron qui ont été déposés bien après la formation de la roche. Ces globules sont entourés par des bandes de minéraux blancs et noirs. Les bords noirs sont composés de grains de magnétite et de pyrrhotite et à l'intérieur de ces globules, on trouve des agglomérats de magnétite et de greigite. Ces minéraux peuvent très bien se former à partir de phénomènes purement physiques mais pas dans les mêmes conditions !
La plus simple explication sur la manière dont ces minéraux ont été déposés si prés l'un de l'autre est de recourir à un phénomène qui existe sur Terre : la vie !

Dans leurs formes, dans la chimie et les localisations de ces dépots de carbone, ces minéraux ressemblent davantage à des structures biologiques qu'à des formations purement physiques.

Près de ce mineraux, les chercheurs ont détectés des hydrocarbones aromatiques, plus connu sous le nom de PAH. Ces composants organiques sont très courant dans l'Univers, on en trouve aussi bien dans les nuages moléculaires froids entre les étoiles que dans votre barbecue. Ils auraient pu étre produits par une pollution humaine lors de l'extraction de la roche en Antartique. Mais ces dépots ont été découverts à l'intèrieur de la roche près des globules de carbone et non à la surface. Cela indique une origine interne à la météorite et non une pollution d'origine terrestre.

Dans les roches terrestres, les PAH sont les résidus de la transformation d'un microorganisme en fossile.

En dernier lieu, les chercheurs ont examinés les globules avec des microscopes à très hautes résolutions, disponible seulement depuis peu, et ont pu voir des formes allongées qui semblent érodé de la matrice de carbone.

Certaines de ces formes ressemblent beaucoup à des fossiles segmentés de bactéries trouvés dans les anciennes roches terrestres.

Conclusions

Les conclusions sont les suivantes :

Aucune de ces possibilités ne peut être rejeté mais considérant les dépots de magnétite, de pyrrhotite et de greigite, la présence de PAH, la troisième possibilité semble la plus probable.

D'autres analyses plus poussées seront nécessaires pour déterminer la nature exacte de cette roche et si elle contient bien la preuve d'une vie fossilisée martienne. Mais la tache est loin d'être simple. D'autres équipes de scientifiques s'attachent à réfuter ou à confirmer les dires de l'équipe de la NASA. La détection d'acides animés léverait le doute et permettrait de conclure mais n'oublions pas que cette météorite est très vieille. Enfin, des travaux théoriques sont en cours pour essayer d'expliquer la présence de ces éléments par des phénomènes purement physico-chimiques.

Depuis, de nombreux travaux ont été entrepris et l'explication biologique a perdu de sa crédibilite. Pour chacun des indices trouvés, une explication abiotique a pu être apportée. Les fossiles ne pourrait être en fait que des microcristaux ou de simples défauts. La particularité chimique liée au carbonates a été reproduites sans l'intervention biologique, un processus purement chimique a une température de plus de 700 degres permet en effet de reproduire les observations. Enfin, les PAH trouves ne seraient qu'une contamination d'origine terrestre. En résumé, aujourd'hui, l'origine biologique a perdu de sa consistence et la communauté scientifique est de plus en plus sceptique. Le débat n'est cependant pas clos. On peut par contre s'interroger sur la publication d'un résultat scientifique d'un tel impact sans consertation avec l'ensemble de la communauté scientifique.

Voir aussi : Nirgal